Après avoir réussi l'an dernier à boucler le "Cordouan Challenge", je tentais cette année l'aventure de l'"Extrême Cordouan".

L'évènement prend un petit peu d'ampleur et il y a plus de catégories et plus de participants.

Dans la partie Kayak, la très bonne nouvelle pour moi est de voir sur la ligne de départ deux kayaks ponté fibre (le 9 et le 24).

Ce sont des bateaux plus profilés que le mien mais cela se rapproche déjà beaucoup plus de la vitesse de mon bateau que les Surfski qui restent inaccessibles en terme de performances.

L'an dernier, mon principale adversaire était le temps limite de course. Cela reste une problématique d'autant plus d'actualité que le parcours est cette année encore un peu plus long pour le même temps de course.

La procédure de départ est légèrement différente de celle le l'an dernier. Nous partons depuis la plage (et non sur l’eau). Il fait un peu moins chaud qu'en 2018, mais il fait encore très chaud. L'Estuaire est exceptionnellement calme et le vent annoncé de terre dans un premier temps a finalement tourné et reste modéré.

Le départ est tonitruant du coté des Surfski. Je prends le temps de bien m'installer dans le Disco tandis que les 2 Pontés suivent après avoir mis leur Jupes (procédure un petit peu plus longue pour eux). Ils reviennent quelques minutes plus tard à ma hauteur. Leur vitesse est assez similaire à la mienne. Cela me fait de la compagnie par rapport à l'an passé. Tout ce que j’espérais.

En arrivant au large de Royan, se pose tout de même une première problématique... La gestion du passage du Bac qui sort du port de Royan. Le 9 et le 24 ne semblent pas trop s'en soucier. De mon côté, j'adopte une attitude toujours très prudente. Je retiens ma trajectoire et la force de mes coups de pagaies pour être bien certain de ne pas me retrouver sur la trajectoire du BAC. Le 9 et le 24 prennent alors un petit peu d'avances, mais restent a porté de vu. Finalement, j'avais un grosse marge sur la trajectoire du BAC qui va passer nettement devant moi, tout comme ce sera le cas pour le 9 et le 24.

Sur la fin du trajet aller, moi et mes compagnons arrivons avec une approche radicalement différente. Une fois l'épreuve du BAC, j'ai pu accélérer un peu et sur cette fin de trajet aller, j'ai rattrapé une bonne partie de mon retard sur le 9 et le 24. Après leur contournement de bouée, nous nous saluons. Une fois la bouée virée pour moi aussi, je reprends encore un peu de terrain sur le 9 et le 24 et nous sommes pas loin d'être regroupé.

Entre temps, l'arrivé d'un Cargo à l'entrée de la Coubre a été annoncé sur la VHF. Je ne suis pas certain que le 9 et le 24 ont aperçut la problématique... Mais en tout cas, ils font route directe sur Vallières comme si de rien n'était.

Moi, je suis moins confiant et je préfère encore une fois privilégier la traversé de l ‘Estuaire maintenant et s'assurer de voir passer le Cargo devant moi le plus rapidement possible... Plutôt que de prendre le risque plus tard de le voir bifurquer après le pont du Diable sur ma position en 3/4 arrière (angle toujours moins confortable pour surveiller la progression d’un bateau). Je me dit que de toute façon, le final sera quoi qu'il arrive plus facile avec l'accélération du courant (marée montante).

Au final, cela fait une grosse différence de trajectoire par rapport à mes camarades de jeu. La marge avec le Cargo était bien plus importante que ce que j'avais imaginé et la bonne option était bien celle du 9 et du 24 et leur route directe. De mon côté, mon petit détour et mes tergiversations à surveiller ce Cargo me font perdre du temps... qui sera finalement fatale à ma course. Ma prise de décision en Randonnée kayak aurait été excellente... Mais en mode course, c'était une erreur.

Une fois le Cargo bien passé, je peux encore jugé de la position du 9 et du 24 grâce à la Vedette de la SNSM 162 qui les accompagnait. Le 9 et le 24 ont plus bénéficié de la portance du courant que moi pendant cette partie là et on eu a parcourir prés d’1 km de moins. La partie finale serait plus à mon avantage en principe mais l'écart est fait. Alors que je suis à l'approche de la pointe de Vallières et qu'il me reste 20 à 25 minutes pour terminer mon parcours avec la perspective d’être bien poussé par le courant, c’est là que la direction de course prend la décision de me remorquer. C'est dommage pour moi... c'était la partie qui allait être la plus facile (car avec le plus de courant favorable) et cela aurait été mon plaisir de terminer normalement… d’autant que le temps qu’on a passé a arrimer mon bateau a celui de l’organisateur a fait que je ne suis pas arrivé tellement plus tôt sur la plage que ce que j’aurais pu faire par mes propres moyens.

Si c'était à refaire, je suivrai la trajectoire du 9 et du 24 sur le chemin du retour. Je pense alors que je pouvais, moi aussi, finir, tout juste dans les délais comme l'an passé. Cela montre aussi que l’erreur n'est pas permise si on veut figurer dans le classement avec un kayak de mer « classique ». Un seul passage de Bac qui tombe mal et le final est remis en cause.

Cette année montre bien les limites de mon bateau dans cet exercice. Même les 2 pontés pourtant plus profilé que mon Disco ne sont pas passé loin non plus du hors délai.

Malgré cela, j’ai quand même passé un bon moment sur mon Estuaire, et c’était bien là le principale.

Vivement 2020 en espèrent que l’Extreme Cordouan gagne encore en nombre de participant… Car l’Estuaire est large et les plages capablent de recevoir encore bien plus de participants autour du plus beau phare du monde.