Navigation de 32 km.
Voici la poursuite de la visite des côtes du Sud Vendée après la navigation d'hier entre la Tranche sur Mer et Jard sur Mer.



Initialement, je souhaitai me mettre à l'eau ici : https://www.kayakalo.fr/cale2148
Comme indiqué sur Kayakalo, je regarde la cale extérieur et je constate que ça déferle, cela rebondit avec des mouvements d'eau croisés. C'est jamais idéal sur une cale. Je sens la galère probable. La capitainerie est juste a côté et je croise une personne de celle ci. Je lui demande si la mise a l'eau est bien possible pour un kayak sur la cale à l'intérieur du port (celle indiqué "tolérée pour les kayak" dans le descriptif de kayakalo)... et surprise, on me dit que non. La personne m'indique aussi qu'a marée basse (c'est a dire mon projet de retour) aucune des 2 cales n'est utilisables de toute façon (ce qui n'était pas indiqué sur kayakalo). Elle me conseille plutôt d'aller voir 500 m plus à l'Est. Derrière une petite digue, il y a un chenal nautique utilisé par des catamarans de plage et c'est accessible même à marée basse.
Super. Je me félicite d'avoir demandé conseil avant de réaliser les 45 minutes de mise en œuvre de mon kayak.

Le chenal Nautique en question.

Les conditions météo étaient annoncée moins forte que la veille. Sur le panneau de plage, c'était même annoncé vent de force 1-2. On y reviendra un peu plus tard.

Dés le début de la journée, je constate que je ne suis pas sur les mêmes vitesses que la veille. Le vent de face est déjà un peu plus installé le matin.




Depuis la Tranche sur mer, c'était jusque là un enchaînement continue de plage de sable à déferlement. Un paradis pour les nombreux surfeurs qui s'y agglutinent. Le nombre de poste de surveillance de plage installé sur cette côte est impressionnant. Mais après Jard sur mer, les choses commencent à changer avec l'apparition de falaises surplombés de forêts courbé par les vents océaniques dominants de la région. La houle s'exprime donc maintenant sur ces rocher.






A l'approche de la pointe du Payré, j’entends un bourdonnement qui m'est bien familier, bien que plus sourd que d'habitude. Je l'entend un long moment mais sans pouvoir localiser dans le ciel son origine probable. D'un coup, le son devient net avec tous ses aiguës si caractéristique.

Le voilà... Le dauphin de la marine nationale bondit en un éclaire de derrière la pointe en mode vole rase motte attaque furtive...

et il enchaîne sur un magistral virage serré juste devant la pointe de mon kayak.

J'ai presque eu l'impression d'être la proie d'un guépard (nom de code "Guépard Yankee" du dauphin de la marine national basé à La Rochelle) qui lançait son attaque sur moi après s'être caché. Visiblement, le pilote à carte blanche pour se faire plaisir. On le croirait en plein meeting aérien avec juste... 1 kayak en spectateur.

Il enchaîne avec des manœuvres de précisions pendant un long moment en s'enfonçant dans la forêt de la pointe. Est ce qu'il joue a cache cache avec moi ?


Puis, il repart pleine vitesse au large comme si il était fâché, fait éclater le son de ses pâles dans un nouveau virage court et revient à la charge sur la pointe comme si il voulait refaire sa mission plus vite, plus fort et mieux positionné. Telle une abeille butinant sa fleur, il ressort de nouveau de la forêt puis me fait face avec un déplacement latéral comme si il voulait me saluer une dernière fois avant, cette fois ci, de quitter la scène pour de bon.
Je n'ai aucune idée de la réalité de cette mission, mais c'était un sacré spectacle à voir.



Un autre spectacle m'attends au passage de la pointe. La houle prend de l'amplitude et s’éclate sur celle ci.



Je cherche l'entré du Payré mais je ne vois que des déferlement à cet instant. Sur ma carte, il devrait pourtant bien y avoir un couloir plus profond. Je progresse en tentant de chercher un alignement favorable et je finis par le trouver. Il y a bien un petit passage qui permet de pénétrer dans la baie tranquillement.

J'ai l'impression de rentrer dans un lagon paradisiaque (d'autant que le soleil est de la partie alors que la météo avait annoncé une couverture nuageuse à 100%). Idéal pour une pause déjeuné et quelques belles photos. C'est effectivement un endroit qui dénote du reste de la côte.





Après la pause, j'observe la zone de déferlement qui me fait face. On a de joli train de longues vagues qui se donnent sur du sable. Le terrain à l'aire particulièrement favorable a de long surf.

















les roches sont lacérée de filon de Quartz.












J'ai vu tellement de surfeur depuis la Tranche sur Mer, tout le long de la côte, que je me demande bien pourquoi un tel spot n'est pas exploité (j'imagine trop loin des parkings de voiture). Et bien, c'est parfait... Je suis tout seul à en profiter et je me réserve quelques minutes pour cela.


Je fais une première série de surf en bordure des déferlements. Cela fonctionne bien. Je remonte dans mon couloir avec l'idée de refaire un passage dans la zone qui déferle. Je suis assez confiant.

Je remonte avec l'idée et de faire mon virage juste derrière la zone de déferlement et me positionner pour choisir ma vague. J'ai visé un peu court et en réalité, je suis en train de faire mon virage en plein dans le premier déferlement. Me voila bêtement surpris. Trop tard pour finir mon virage, j'improvise un pseudo appui en poussé mal fait mais qui suffit à fonctionner.

La vague me pousse en latéral à grande vitesse. Toujours impressionnant mais bien en appui, je suis dans une situation stable.




Au moment ou le déferlement est en train de s’éteindre, je commence à remonter la vague pour repartir de face... et j'enlève mon appui juste un tout petit peu trop tôt. Erreur de débutant. Me voila à l'envers bêtement.


Je tente un premier esquimautage un peu précipité... mais je ne trouve aucune accroche sur la pale. Je le lance quand même au cas où, parce que c'est le bon timing, mais tout est trop mal fait pour que cela passe. Bon.. c'est pas grave. Je sens qu'une deuxième vague passe sur la carène de mon bateau a l'envers. De quoi me prendre le temps de me recentrer sur les fondamentaux avant le deuxième essai... Mais même problème d'accroche dans une eau qui parait trop légère. Bah zut alors... Allez... C'est pas grave. C'était déjà mieux, j'ai pu reprendre de l'aire et cela passera sur ce troisième essai. Là encore, c'est pas très beau techniquement, je n'en suis pas fier, mais celui ci à le mérite de passer et de m'éviter de baigner. Je n'avais pas imaginé que j'aurais besoin d'esquimauter sur cette cession de surf.



Mais dans l'affaire, j'ai perdu casquette et lunette. Je les vois à la surface de l'eau. Autant je suis certain que les lunettes sont flottantes, autant j'ai moins de certitude pour la casquette. Je décide donc de me focaliser sur celle ci et entre les vagues, j'arrive à la récupérer.

Je fais demi tour et je repère mes lunettes 20 mètres plus loin. Je les récupére juste avant un nouveau déferlement.

Cette fois... je ne prends pas de risque sur la durée de mes appuis.


De cette position, il me reste encore un peu de distance à surfer avant de rejoindre les eaux calmes du Payré, et j'en profite pour faire une petite pointe à 17,7 Km/h quand même.

Mais honnêtement, je ne suis pas vraiment satisfait de ce que j'ai fait là. Virage mal placé dans le déferlement, retrait d'un appui trop tôt, un esquimautage qui finit par passer mais qui n'est quand même pas très beau... Il va falloir retravailler tout cela (et idéalemenet avec le casque pour le surf).

Mais pour l'heure, j'ai un petit timing à respecter et je voudrais bien explorer un peu le Payré avant de faire un tour à Port Bourgenay.






Toute la zone du Payré est vraiment joli et je devine qu'on pourrait s'amuser à remonter assez loin dans les terres. On est typiquement dans une zone de marais comme celui de la Seudre. Je finis par faire demi tour et mettre le cap sur le port Bourgenay.



Je me laisse glisser avec le courant du Payré puis je progresse à petite vitesse, face au vent qui monte gentiment, vers Bourgenay. Surtout, je vois bien que la mer se creuse de plus en plus et j'ai l'impression que cette zone s'y prête bien.


J’atteins le port pour une petite pause de 5 minutes en stationnaire. Je ne manque pas de lire le panneau "Attention, Sortie difficile pas mer Houleuse". Premier port que je vois qui annonce la couleur à la sortie. La météo était favorable mais à 15h00 (l'heure idéale pour les Thermiques), le vent a bien monté et s'appuie sur la houle déjà présente.






A la sortie du port, j'ai effectivement des conditions qui sont plus délicates. La mer est assez désordonnées, bien creusées et avec un vent de 3/4 dos.

Le bateau est assez malmené et la prise de vague impossible (elles sont trop rapide pour être prenable et me passe dessus). On est déjà dans un domaine d'application où je me concentre plus sur la stabilité du bateau que sur la propulsion proprement dite.

Je progresse tout de même mais avec pas mal de concentration pour être certain de de pas me faire surprendre. je me projette sur des hypothèses en me disant que si cette partie de rodéo se prolongeait jusqu'à l'arrivée, je pourrais arriver plus tard que prévu. En réalité, même si la navigation est très chaotique, j'avance quand même.


Après 40 minutes de bataille, je finis par retrouver des conditions de mer plus plaisante. J'arrive à reprendre quelques vagues... puis toutes... et là, ca envoie parce que j'ai le bateau pour çà. Le début du retour, un peu lent, est maintenant largement compensé par ma vitesse du moment (avec des pointes régulièrement à 12 ou 13 km/h). Au finale, j'arrive avec 30 minutes d'avances sur ce que j'avais imaginé au départ pour ces 10 km de retour.
je retiens donc ce passage entre Port Bourgenay et la pointe du Payré qui, même avec une météo favorable, est du genre à occuper les deux mains d'un kayakiste.

















A mon arrivée à Jard, j'ai été revoir les cales du port à marée basse. Effectivement, avec les deux cales, j'aurai été bien embêté, je pense.



Au final, cette sortie est une belle surprise avec cette transition de paysage et ce petit lagon idéal pour travailler un peu son surf et faire une belle pause midi. Mais a réserver sur une belle météo.